Quand le père Noël pose son traîneau en prison, en faveur des déshérités
L’an dernier, plus de 130 jouets ont été distribués aux enfants par l’association Trait d’Union, via le Noël des déshérités. – PHOTO ARCHIVES « LA VOIX »

 

Il était une fois une association baptisée Trait d’Union, qui intervenait auprès des proches de détenus au centre pénitentiaire d’Annœullin, près de Lille. Avec elle, La Voix du Nord et sa campagne du Noël des déshérités. Dans leur hotte, de jolis cadeaux, bonbons et moments de joie distribués aux enfants, en visite aux parloirs.

Elle n’a ni l’allure ni la longue barbe du père Noël. Pourtant, Anne-Marie Leroux, présidente de l’association Trait d’Union, croit dur comme fer aux miracles. Facile, enfin presque : c’est elle, investie depuis plus de dix ans aux côtés des détenus et de leurs familles qui, en lien avec le Noël des déshérités, leur donne vie chaque année.

« Grâce à cette opération de La Voix du Nord, nous sommes en mesure de distribuer 138 jouets et de belles quantités de friandises, raconte-t-elle fièrement. Pour une association comme la nôtre, c’est très important. D’autant plus que nous sommes passés de 13 bénévoles, il y a encore quelques années, à 5. On a beau se démener autant que possible pour offrir de petits moments de bonheur, on ne peut malheureusement pas tout faire. »

Fête de famille

Or, s’il y a un moment auquel Anne-Marie Leroux et son équipe de bénévoles tiennent tout particulièrement, ce sont bien les fêtes de fin d’année. « Au sein de Trait d’Union, on voit passer des enfants de tout âge au parloir. Qui rendent visite à un père, une mère, un frère. On accompagne aussi bien des petits bébés que des adolescents de 16-17 ans. »

La présidente marque un temps d’arrêt. « On est tous d’accord pour dire que la place d’un enfant n’est pas en prison. Mais certains n’ont pas le choix. Ces visites peuvent être difficiles, émotionnellement parlant, pour eux. Et elles le sont d’autant plus à l’approche de Noël, censé être une fête de famille, de retrouvailles. »

Coquille magique

Alors, en plus d’une oreille bienveillante qu’elle offre toute l’année, l’association Trait d’Union est heureuse de distribuer ces précieux présents. « On écrit bien sur les paquets que ça vient du Noël des déshérités. Pour les enfants, le fait que quelqu’un d’autre ait pensé à eux en cette période veut dire énormément. Il faut les voir, leurs grands yeux écarquillés lorsqu’ils aperçoivent tous les cadeaux au pied du sapin ! » De quoi réchauffer, au moins un moment, ces parloirs si froids aux yeux des plus jeunes.

D’autant qu’avec les jouets, viennent aussi des sachets de friandises et une coquille. Anne-Marie Leroux se souvient encore de ce petit garçon, haut comme trois pommes, qui avait longuement gardé sa coquille de Noël contre son cœur. « Il était convaincu que c’était son papa, alors détenu, qui l’avait confectionnée, sourit-elle. Ça, les cadeaux, l’ambiance magique… Il n’en fallait pas plus pour le rendre heureux. »