Noël des déshérités : « Il faut rappeler que des gens en ont encore besoin 75 ans après »

La 75e saison de l’opération caritative de La Voix du Nord s’achève. Elle aura été encore une fois perturbée par le Covid et ses annulations. Mais sa vocation reste plus que jamais d’actualité.

C’est un père Noël à la hotte chargée de jouets, peint sur une carte postale des Artistes peignant de la bouche et du pied, reçue par l’association. Son message : « Cher petit malade, je t’envoie une pensée affectueuse de la part du père Noël qui j’en suis sûre ne t’oubliera pas. Sans doute as-tu été très sage alors ne sois pas triste. Bon courage à toi et à ta famille, bisous. »

C’est une autre carte, également des Artistes peignant de la bouche et du pied, toujours un père Noël mais avec un sapin illuminé, des cadeaux, un bonhomme de neige et un renne : « J’ai été très surprise de recevoir une carte Auchan. J’en ferai bon usage. Je vous remercie infiniment et je vous souhaite un joyeux Noël. Merci de tout cœur. »

C’est un « paysage printanier » éclatant de couleurs… également peint avec la bouche ou le pied. Il accompagne un chèque de 180 € : « Merci pour le bienfait que vous procurez aux enfants dont hélas les parents sont démunis. J’ai été dans ce cas en 1980. »

Plus de 8 000 bénéficiaires

Voilà 75 ans que les bénévoles de l’association du Noël des déshérités reçoivent ces témoignages, de solidarité ou de remerciement. Parfois, au fil du temps, les bénéficiaires se muent à leur tour en donateurs. Et la chaîne d’année en année se perpétue.

Bien sûr, nous ne sommes plus aux grandes heures de notre opération, née dans les décombres de l’après Seconde Guerre mondiale. L’époque des « frimousses » en une du journal ; des parrains prestigieux comme Pierre Perret, Annie Cordy ou Line Renaud…

 

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Mais cette année, malgré de nombreuses annulations d’événements, ce sont plus de 8 000 personnes, des enfants et leur famille, qui ont encore bénéficié de votre générosité. Des besoins en regain récemment : « Sans nous, de plus en plus de familles n’auraient pas pu mettre un cadeau au pied du sapin ou manger autre chose qu’à l’ordinaire le soir de Noël », assure Didier, un des cinq retraités bénévoles de La Voix du Nord.

Morgane, une des sept journalistes également bénévoles, la dernière arrivée, abonde : « J’adore Noël. Je suis triste que des gens ne puissent pas le fêter correctement. Je veux contribuer à ma petite échelle. Il faut rappeler que des gens en ont encore besoin 75 ans après. »